Je suis, de base, contre les pratiques genrées (ce que les femmes peuvent ou ne peuvent pas faire, selon les critères de la « société », par rapport aux hommes). Malheureusement, si nous vivons dans un pays relativement « tolérant » (ahem), ce ne sera pas forcément le cas dans tous les endroits dans lesquels nous pourrions nous rendre. Je pense donc qu’il est bon de rappeler quelques conseils à suivre pour que le voyage se passe sans embûche.
Adapter son comportement aux coutumes locales
Le style vestimentaire
En tant que femme, seule et occidentale, dans certains pays, il faut s’attendre à être regardée / scrutée / observée en permanence. C’est une habitude qui, si elle peut être dérangeante, ne doit pas être perçue comme un danger ou une provocation.
Pour moins attirer l’attention sur soi, il existe des pratiques très simples à mettre en œuvre, notamment d’un point de vue vestimentaire : il suffit d’observer les femmes aux alentours pour s’en inspirer, et non pas de conserver / d’imposer notre style occidental en espérant se fondre dans la masse. On lit souvent, pour les pays d’Asie notamment, qu’on peut s’habiller comme on veut car ce sont des pays sûrs et très tolérants. Je résumerais très simplement : on PEUT le faire ; ce n’est pas pour autant qu’on DOIT le faire.
Si personne ne viendra nous reprocher un short court, un décolleté ou des épaules dénudées, ce n’est pas parce que cela ne les dérange pas ; c’est parce que les habitants ne se permettront jamais de venir critiquer ou reprendre ouvertement un touriste. Mais ça n’en reste pas moins peu respectueux de leurs coutumes et de leurs moeurs.
Les habitudes peuvent aussi varier d’une région à une autre d’un même pays : à Bangkok par exemple, les tenues peuvent être moins couvrantes sans choquer personne, alors que dans le Nord du pays, on préfèrera des vêtements mi-longs.
Ainsi, je prends toujours pour habitude de regarder comment sont habillées les femmes autour de moi. Les épaules sont couvertes, les genoux cachés ou les chaussures fermées ? J’adapterais mes tenues, peu importe qu’on me dise que je pourrais sortir en mini jupe sans danger. C’est, dans ces cas-là, plus une question de respect que de sécurité.
Attention cependant, pour certains pays, ces conseils peuvent devenir obligatoires ; je pense notamment à l’Inde. N’y étant pas (encore) allée, je vous laisse lire les très bons conseils du blog Veni Vidi Voyage, qui en parle mieux que moi.
Sorties et activités nocturnes
Je le rappelle mais, normalement, cela coule de source : en solitaire, et même si l’on rencontre des personnes incroyables, on ne peut compter que sur soi-même. Il faut donc à tout prix fuir les situations à risque qui sont facilement évitables : je pense notamment à la prise de drogue ou d’alcool. Votre lucidité est votre meilleure amie.
Attention, je ne parle bien évidemment pas de s’empêcher de sortir faire la fête avec les locaux ou les voyageurs rencontrés sur place. Mais il y a une différence flagrante entre aller boire un verre et se retrouver en situation d’ivresse manifeste. D’ailleurs, on ne laisse jamais son verre sans surveillance et on vérifie toujours comment il est préparé.
Beaucoup d’hôtels proposent des soirées organisées, très souvent des « pub crawl » ; pour une somme minime, on peut découvrir 2 ou 3 bars du quartier, le tout sous la surveillance de l’organisateur. J’ai eu l’occasion d’en faire à Istanbul, à Budapest et à Lisbonne et je n’ai jamais été déçue. De plus, malgré le grand nombre de participants à chaque fois, personne n’est oublié et les « guides » s’assurent que tout le monde arrive à bon port. Bref, c’est une solution que je conseille pour pouvoir découvrir la vie nocturne d’une ville sans risque.
Même si c’est généralement déconseillé de marcher seule la nuit, certaines villes peuvent être suffisamment sûres pour s’aventurer en solitaire. Dans ce cas, on essaye quand même de rester près des lieux fréquentés et éclairés (dans l’idéal, on choisit un hôtel en centre-ville quand il y en a un).
Gérer les situations à risque
Une femme seule pourra souvent se faire aborder par des locaux ; si cela partira généralement d’une bonne volonté (on m’a souvent aidée à porter mon sac ou à trouver mon chemin en Chine), certains peuvent aussi ouvertement draguer et devenir insistants.
Il faut savoir que, de base, une personne s’approchant avec de bonnes intentions ne tentera rien qui pourrait nous gêner. Donc, si on demande à nous faire la bise ou à nous serrer la main, on refuse poliment, sans rigoler. On évite, dès le départ, tout contact physique et on garde une distance entre soi et son interlocuteur.
Il faut s’attendre, notamment en Asie, à se faire prendre très souvent en photo. Généralement, c’est même avec les habitants eux-mêmes. Je n’ai jamais eu à refuser une photo car celle-ci m’a toujours été demandée poliment (mais la permission n’est visiblement pas demandée dans tous les pays) ; cependant, là encore, il ne faut pas hésiter à poser ses limites, notamment en cas de contact physique : non au bras sur l’épaule ou à l’accolade amicale (on n’a pas élevé le soja ensemble).
Dans le cas où une personne deviendrait trop insistante, on s’impose et on applique ces petits conseils :
- Marcher d’un pas sûr et décidé, ne pas hésiter à s’éloigner ou à changer de trottoir,
- Couper court à la conversation et, dans les transports, changer de place pour s’asseoir plus loin,
- Dès qu’on monte dans un taxi, on note le nom du chauffeur ainsi que son numéro de licence et le numéro de téléphone de sa compagnie ; bien évidemment, on le fait de façon visible, ouvertement,
- Répéter non, clairement et fermement ; attention cependant, on réfléchit bien avant de hausser le ton ou de crier, ce qui peut déstabiliser dans certains pays (dans certains pays, perdre la face est tellement mal vu que cela peut rendre certaines personnes agressives),
- Si la personne nous suit ou nous empêche de partir, on interpelle un passant, un commerçant ou une femme près de nous.
J’ai lu ici et là qu’il était, dans certaines occasions, conseillé de porter une fausse alliance. Je trouve que ça peut vite se retourner contre soi : à moins d’avoir une très bonne explication, certains peuvent s’imaginer des choses à voir une femme censée être mariée se promener seule loin de chez elle. Dans tous les cas, je suis curieuse de savoir si cela a déjà fonctionné efficacement pour certaines.
Et si je me perds ?
De préférence, on essaye de consulter ses cartes et de vérifier son chemin avant de partir de son hébergement. Dans tous les cas, si on ne retrouve plus son chemin, on évite de sortir la grosse carte Michelin en plein milieu de la rue. Surtout, cela ne servira à rien de rester en plein milieu du trottoir, l’air égaré en regardant autour de soi.
Si on a une carte ou un guide dans son sac, on se met un peu à l’écart pour le consulter (enfin, on évite la ruelle sombre hein ; on se met plutôt en-dehors du passage, sur un banc ou, mieux, on prends 5 minutes pour s’asseoir dans un restaurant ou un bar pour boire quelque chose s’il le faut).
Si on n’a rien de tout ça, on peut s’arrêter demander sa route dans un commerce ou, s’il y en a autour de nous, à des étudiants et des lycéens (souvent reconnaissables à leurs uniformes) ; ils parlent généralement anglais et seront ravis d’aider.
Sinon, il existe de nombreuses applications qui permettent de retrouver sa route sans encombre ; je pense notamment à Maps.me, très complète et dont je parlerais dans un prochain article.
Enfin, si j’avais un dernier conseil à donner, ce serait de toujours suivre son instinct ; il est suffisamment fiable et ses intuitions sont souvent les bonnes.
PeurVoyager en solo