On s’est fait un shopping l’autre jour entre copines. Déjà devenues hystériques après avoir trouvé des culottes Christian Dior et StellaMcCartney en solde à 13 euros, oui mesdames, j ai bien dit 13 euros. (Ils ont dû fumer au Printemps ce jour là pour avoir bradé ces merveilles à ce prix). On est parti se calmer au nouveau resto de l’Opéra Garnier pour repartir de plus belle dans notre élan.
On file au dépôt-vente que j’adore rue du marché Saint Honoré, et là, choc émotionnel pour nous toutes ! On tombe sur une paire Yves Saint Laurent(photo ci-dessus) à nous arracher les yeux de la tête tellement ça les pique.
On regarde la taille: 39. Ma copine va les essayer. Là on se retrouve toutes à faire les abeilles autour d’une ruche et c’est à partir de ce moment là, qu’un tas d’arguments et phrases incohérentes commencent à fuser. On stoppe notre copine dans son élan :
«Attention K.,si tu essayes ces pompes, tu vas tellement les aimer que tu vas être obligée de les acheter» «Oui, c’est vrai K., sache que déjà là elles sont belles, mais portées, c’est sûr, ce sont des petites bombes atomiques»
Elle les essaye, la mère courage ! Et là, fort est de constater que ce qu’elle a aux pieds sont des bijoux.
«C’est une oeuvre d’art», «Une pièce de collection», «Je te jure que tu fais une affaire car dans 10 ans, c’est sûr que tu peux les revendre 2000 euros», « L’avantage avec ces chaussures, c’est que tu peux t’habiller comme une dégueulasse tellement elles font toute la tenue», «Moi, je les porterais même pas, je les exposerais dans mon salon», «Elles sont confortables ?» «Disons que j’arrive à marcher avec…» «Parfait alors! »
Et là, comme prévu, elle achète les chaussures.
C’est le moment où moi (la conne) je commence à faire la gueule. Toutes les autres chaussures femme me semblent maintenant sans saveur. Je reste cependant ravie que ce chef d’oeuvre soit désormais en main dans notre patrimoine amical.
On décide de faire un arrêt au marché Saint Ho pour fêter ça à coup de Coca Light. (pour ceux qui nous connaissent et qui s’étonnent, il était 16h et non, on ne boit jamais d’alcool à 16h.)
On fait participer la paire de pompes à nos festivités. On les pose sur la table, on les caresse. Et là, je vous jure, toutes les femmes assises en terrasse du café nous lancent des sourires de joie tellement elles les trouvent pleines de beauté. Elles demandent qui est l’heureuse propriétaire de ces chaussures pour pouvoir la féliciter.
Du coup, entre nous, on a commencé à se raconter notre passion pour les chaussures, sujet qu’habituellement on aborde jamais (mais oui, bien sûr) et on se rend compte qu’à chaque coup de déprime on fait toutes la même chose. On regarde nos belles chaussures rangées dans notre dressing et on va mieux.
Ben oui, nous on assume, la chaussure nous met en joie !