C’est un choc des cultures comme je les adore : Inde-Aveyron.
Les couleurs, le parfum des plats indiens, accompagnés d’une sorte de crêpes levées, à la farine de sarrasin, bien françaises.
J’ai imaginé cette alliance l’année dernière en revenant du Tamil Nadu et Kerala, en remplacement des chapati ou encore plus sublimes paratha. En effet, les miens ne parviennent pas à rivaliser avec ceux réalisés d’une manière tellement virtuose dans les petits restaus de rue en Inde du Sud par exemple. A Tanjore, nous adorions un petit restau qui ne proposait que des paratha ( au fait, c’est un pain délicatement feuilleté, cuit sur une plaque ), accompagnés de sambhar et curry de noix de coco ( Charline donne toutes ces recettes ).
Un des gopurams du gigantesque temple de Brihadishvara ( dédié à Shiva ), à Tanjore.
Un de mes plus somptueux souvenirs gustatifs – qui date pourtant de plusieurs années – est un repas à Lahore ( le nom seul est déjà d’une sublime beauté ) au Pakistan, composé d’un paratha – le feuilleté aérien, le parfum et l’onctuosité du ghee… – et d’un lassi ( bien sûr artisanal ) subtilement salé, dont j’ai encore la saveur en bouche ; très simple apparemment, mais tous deux atteignaient un degré de perfection touchant au divin… Non je ne m’emballe pas, je vous assure que je suis encore en-deçà de la réalité.
Vous vous doutez donc que, de retour en france, je me suis essayée à ces merveilles. A chaque fois, c’était correct, mais pas totalement enthousiasmant. Je ne désespère pas d’y arriver un jour, et j’ai vu que Charline avait aussi les mêmes problèmes ! Cela m’a un peu rassurée ; il faudra tout de même que je tente sa version simplifiée !
Tout cela pour vous expliquer la raison des bourriols : en remplacement des parathas ! J’adore tout ce qui est crêpes ou galettes : ici la levure et le sarrasin s’allient pour donner une crêpe au parfum très présent et toute moelleuse. C’est une recette que j’ai piochée lors de l’un de nos nombreux week-ends aveyronnais ; j’adore cette région, sauvage, préservée, avec ses puechs, ses plateaux, ses églises romanes, ses vaches Aubrac, ses burons…
C’est pourquoi, lorsque j’ai vu le thème du jeu lancé par Popottemania, je me suis dit que ce plat s’imposait.
On commence par le côté indien :
Purée de légumes à l’indienne ( pour 4-6 personnes ) :
3 pommes de terre pelées
1 aubergine
1/4 de chou-fleur
1/4 de chou vert
100 g de petits pois
3 oignons émincés
5 gousses d’ail pressées
1 cuillerée à soupe de gingembre frais haché
4 tomates que l’on aura pelées et coupées finement
4 cuillerées à café de garam massala
1 cuilerée à café de curcuma
50 g de crème ( je mets de la crème d’avoine )
sel
2 cuillerées à soupe de ghee
coriandre fraîche ciselée
Couper les légumes en petits morceaux et les faire cuire à la vapeur. Saler.
Faire fondre les oignons à couvert dans le ghee ; ajouter dans cet ordre le garam massala, le gingembre, l’ail, le curcuma, le sel ; après 2-3 mn, incorporer les tomates. Faire mijoter environ 1/4 d’heure à couvert.
Ajouter alors les légumes écrasés à la fourchette ou au pilon à trous, bien mélanger et faire mijoter encore 5 mn.
Avant de servir, ajouter la crème, et parsemer de coriandre dans les assiettes.
Bourriols ( environ 5 ) :
100 g de farine d’épeautre complète
100 g de farine de sarrasin
6 g de levure de boulanger
20 cl de lait végétal ( ou de vache )
20 cl d’eau
1 cuillère à café de sel
ghee
Mélanger les farines et le sel ; délayer la levure dans un peu de lait tiède, puis incorporer progressivement le liquide à la farine. Laisser reposer 3 heures.
Dans une poêle chaude graissée au ghee ( j’utilise un morceau de pomme de terre que je trempe dans le ghee fondu, la poêle est ainsi graissée sans que l’on utilise trop de matière grasse ), faire cuire en crêpes épaisses, d’un côté, jusqu’à ce que des bulles apparaissent à la surface.
Disposer un bourriol sur une assiette, répartir la purée de légumes dessus, mettre un peu de coriandre ciselée et replier.
Dégustez sans attendre !
Petite remarque pour terminer : je fais le garam massala moi-même, il est ainsi très parfumé, et ce n’est ni long, ni difficile ( voir ici ).